Ligne éthique : le bilan quantitatif ne suffit pas.

L’entreprise Michelin a mis en place depuis quelques années, une ligne « éthique » ayant pour vocation d’ être un outil facilitant l’ouverture et la prise en compte de la parole sur des comportements jugés « non éthiques ». 

A ce jour, seul un bilan quantitatif est disponible sur l’intranet, pour l’année 2022. On apprend dans ce bilan que 1740 signalements ont été faits dans l’entreprise
en 2022 (niveau mondial).

On apprend également que 41 % des cas signalés ont été considérés comme « avérés » par l’entreprise, et 471 ont été considérés comme « non avérés ». Les critères permettant de classer les signalements dans l’une ou l’autre des catégories sont un angle mort de ce bilan.

Un autre angle mort de ce bilan concerne le processus de traitement de ces cas. L’entreprise partage les conclusions données aux cas « avérés ». On apprend par exemple que 104 personnes ont vu leur contrat arrêté suite au traitement par la ligne éthique d’un signalement à leur encontre. Mais pas plus.

Notre expérience de représentants syndicaux nous amène à côtoyer des personnes ayant déclenché la ligne, ou bien des personnes ayant fait l’objet de signalements suite à des comportements considérés comme non éthiques.

Et cette expérience est loin d’être « une expérience employé » satisfaisante.

Voici quelques cas connus de nos représentants syndicaux, et qui nous amènent donc à nous questionner sur l’objectif réel d’une telle ligne :

  • Gestion du cas signalé à la ligne éthique par le PDP du service des deux protagonistes (déclarant et faisant l’objet de la déclaration)
  • Proposition de reclassement dans un autre service pour le déclarant et absence de conclusion donnée au cas signalé.
  • Déclaration sur la ligne faite à l’encontre d’un employé à la demande d’un hiérarchique.

Ces quelques cas ne sont très probablement pas exhaustifs, et sont la partie émergée de l’iceberg.

Mais ils sont révélateurs d’une opacité sur le processus de gestion, et d’un aléa dans les réponses apportées.

Nous pensons donc que, si la volonté de notre employeur est réellement de prendre en considération des comportements inappropriés, cette ligne éthique doit faire l’objet d’une plus grande transparence avec les salariés et leurs représentants.

Le processus de traitement des cas ne peut selon nous pas se faire en l’absence totale des Organisations Syndicales, qui sont élus par les salariés.

Nous demandons donc à l’entreprise d’être informé des différentes alertes et de pouvoir assister les salariés.

– Si ce sujet vous intéresse et que vous souhaitez apporter votre angle de lecture, n’hésitez pas à nous contacter.

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